Ah mais du coup ?

12 Mar

Un joli petit Top 10 des réponses les plus souvent entendues à l’annonce de l’arrêt de la PMA,  rien que pour vous lecteurs :

The Winner is ( l’adoption = réponse SYSTEMATIQUE)  :

1 – Mais du coup, vous allez adopter? Oui je sais que tu voulais pas, mais comme tu es stérile, enfin je veux dire, comme la c’est mort-mort la pma, tu changes d’avis sur l’adoption ? Non ? mais je comprends pas, tu veux un gosse ou pas ?

Je crois plutôt que je vais voler un gosse, ça sera plus rapide… ou non mieux, t’en vends pas un des tiens par hasard ? et je peux te le payer en tickets restau ?

2 – Mais du coup, tu vas voir un psy maintenant ? J’ai finalement compris que votre problème c’était pas dans la tête, mais la quand meme… va falloir s’en remettre.. t’es sure que tu veux pas voir un psy ?

Non, vraiment, je n’en sens pas le besoin… 7 ans de thérapie par le passé m’ont donné assez de clairvoyance pour gérer la chose je pense…

3 –  Mais du coup, ton mari, il va bien ? Vous voyez un psy en couple ? parce que moi je connais un couple, 7 ans de pma, le mec se barre car il en pouvais plus, et moins d’un an plus tard, les 2 se retrouvent parents avec leurs nouveaux conjoints.. Ca serait con de ne pas avoir anticipé le clash, non ?

Et ton couple, on en parle ? Car moi j’ai connu une nana tellement conne que son mec l’a quittée ! dingue, non ?

4- Mais du coup, qu’est-ce que tu vas faire de ta vie?

Véridique… ben je sais pas… la même chose qu’hier, avant-hier et les années passées peut être ?  mais sans les piqures.. ouais t’as raison, j’vais grave m’emmerder

5- Ah ben du coup , maintenant que tu sais que tu n’arriveras jamais à être enceinte, t’es pour la GPA ?

Si je te dis que j’ai encore mon clitoris, tu penses que c’est juste pour ça que je suis contre l’excision ? 

6- Oh ben c’est cool, au moins tu vas pas grossir, tu vas pouvoir craner tous les étés sur la plage en 2 pièces

Oui, c’est bien connu que les femmes qui n’enfantent pas ne bougent plus physiquement et sont parfaites. Hop, t’as pas de gamin, t’as tiré la carte chance « ventre-plat », qui combinée à la carte joker « pas de cellulite » te fait gagner un tour gratuit

7- Au moins, pas besoin d’économiser pour les études, vous allez gagner de l’argent

Et je regarde ton portefeuille à toi, pour te dire combien tu paies en moins avec tes parts déductibles et tes allocs ?

8- Non mais sérieux, je ne comprends pas que tu ne veuilles pas adopter..

Et moi je ne comprends pas un tel entêtement..

9- Et Famille d’accueil alors, genre t’adopte pas vraiment mais tu es quand même avec des enfants ?

Non mais c’est pas vrai !! ..

10- Bon ben du coup c’est cool pour ta carrière ! De nouvelles responsabilité, plus de disponibilité, tu vas grimper en flèche.

Oui enfin bon, je ne suis que secrétaire. hein ! et depuis 14 ans dans la même boite… alors si j’avais eu une once d’ambition… ça se saurait… Alors ma carrière, comment te dire…

 

12 semaines

21 Jan

12 semaines.

Oh non, pas le fameux stade si joyeux d’une femme enceinte, non, pas LE moment où on peut se lâcher et annoncer de bonnes nouvelles. Non, 12 semaines d’une gueule de bois.

Pas une liée à un trop plein de fêtes de fin d’année, non, la gueule de bois du réveil PMA.

12 semaines que nous avons décidé de tout arrêter.

Alors, je fais l’écho de ces semaines passées.

Pourquoi la gueule de bois ? Parce que comme un lendemain de fête, on s’est réveillés hagards, sonnés par ces 6 ans pmesques.

Une sensation d’excès, de trop plein. Vous savez, ce moment dans une soirée ou tout bascule, avec ce verre de trop. Ce verre qui rend malade, et qui fait amèrement regretter d’avoir accepté une petite goutte de plus.

On en était la. A ce stade de regret. Enfin moi en tout cas. La der des der, je l’ai faite sans grande conviction, « pour le fun », une sorte de dernier verre pour la route. Le verre si traitre !

Et depuis ? Depuis, je me sens légère, comme soulagée de cette décision ? Libérée, oui.

Cette drôle de sensation, culpabilisante même, m’a fait réfléchir. Pourquoi ? Pourquoi j’ai la sensation d’un coup de respirer, alors que notre décision est tellement dure et pleine de conséquences. Pourquoi je suis soulagée alors que je dois faire le deuil d’un (possible) enfant ? Alors que je devrais être au trente-sixième dessous ?

Je pense qu’en fait, j’avais en quelque sorte perdu la finalité de la PMA.

Au dela de tomber enceinte, le but d’une pmette est bien d’avoir un enfant, on est d’accord ? D’élever un enfant, de vivre au quotidien avec un enfant, de l’intégrer à la famille. Et bêtement, j’avais perdu de vue ce « détail »..Etonnant hein.

Ben pas tant que ça en fait.

Si je retrace mon approche de la maternité cela donne : mère qui n’en est pas vraiment une. Moi ainée d’une trèèèès grande fratrie, qui ait géré les petits tant bien que mal, avec cette frustration de ne pas être à ma place. Ado, je ne me sentais pas une « petite maman ». Je suis partie tôt de chez moi, pour fuir ce rôle qu’on m’avait imposé (entre autres). A l’époque, il ne fallait pas me parler d’avoir des enfants. J’avais élevé mes frangins, j’avais donné pour la cause, je ne serais pas mère.

Puis j’ai rencontré L’HOMME. Celui qui m’a donné envie de fonder un foyer. Enfin l’envie était minuscule, mais quand au premier mois d’essai les règles sont arrivées, j’ai eu mal, très mal. J’ai alors interprété cela comme une VRAIE envie d’enfants, de famille. Les mois suivants ont confirmé cette envie, toujours aussi triste devant mon papier blanc rougi.

Puis sont arrivés les premiers tests qui nous ont confirmé que notre parcours ne serait pas classique. Que l’on aurait besoin d’une aide médicale.

Nous sommes alors rentrés dans le rouleau compresseur de la PMA. Celui qui nous submerge, qui nous fait vivre en apnée. Le roulis constant des montagnes russes, assis dans le wagon du « espoir-désespoir ». Avec cette ultime quête du plus. De la grossesse.

Oui, en fait pendant 6 ans j’ai couru après cette grossesse. Cet état médical qui aurait fait de moi une gagnante. Une femme normale. En tout cas, pas une femme qui selon la sélection génétique est bonne à mourir jeune. J’aurais eu avec ce ticket-grossesse le droit de vivre, tout simplement. Le droit d’être une femme reconnue comme telle dans notre société actuelle, où la démographie est si forte et où une femme doit se reproduire.

Je ne voulais que la grossesse, finalement, rien que la grossesse.

Et je pense que c’est cela qui me soulage. Je me rends compte que non, je ne veux pas être mère, en fait. Je me posais déjà des questions ici à ce sujet il y a quelques mois, mais j’ai enfin ma réponse. Non, je ne veux pas d’un enfant. C’est d’ailleurs surement pour cela que l’adoption ne m’a jamais effleuré.

Cela m’est apparu de façon très claire quand pendant les vacances de Noel, nous avons eu un charmant bambin chez nous quelques jours. Ce petit être, relativement autonome, bien élevé, adorable, a été sous notre responsabilité. Nous l’avons nourri, baigné, écouté, amusé pendant quelques jours. Nous avons vécu de supers moments ensemble, vraiment. Mais j’étais heureuse de rendre cette enfant à ses parents.

Car ces quelques jours n’ont tourné qu’autour d’elle. Mon amoureux et moi n’avons pas été connectés pendant ces jours ci. Pas de moment « freestyle » à gérer notre temps comme il vient. Toujours l’un ou l’autre à surveiller, accompagner, interpeller, nourrir.

Pas toujours d’accord, moi peut être surprotectrice, lui à mon sens trop « cool ». Et ce n’est pas notre enfant ! .. Je me suis dit alors que finalement, le quotidien éducatif aurait été un peu usant, en tout cas conflictuel. Je sais que notre si bel accord à 2, notre complémentarité ne seraient pas sortis indemnes de l’étape « éducation ».

Et je n’avais qu’une hâte, une fois les beaux jours à 3 passés, me retrouver seule avec l’homme que j’aime. Chose impossible ou trop rare lorsqu’on est une famille.

Il m’est alors paru évident qu’un enfant aurait changé ma vie, mais pas forcément dans le bon sens.

Je n’en sais rien finalement, et peut être que cela m’arrange de penser cela, mais en tout cas, je suis vraiment soulagée de ne pas avoir d’enfant.

J’en suis même arrivée à un stade de ma réflexion à me dire que malgré toutes les galères, les sacrifices pour tomber enceinte, si cela m’arrive maintenant naturellement, je ne suis pas sure de vouloir le garder.

Ce constat me fait peur, car quel grand écart quand même entre le « bébé à tout prix » et cette décision. Mais je SAIS maintenant que non, je ne veux pas être mère.

Mais sortie de ces réflexions, le sevrage PMA est quand même compliqué. Je navigue toujours sur vos blogs, pour voir les bonnes (ou moins bonnes) nouvelles, un pied encore dans cet univers qui m’a accompagné si longtemps.

Je reste toujours une pmette qui a un pincement au cœur aux annonces de grossesses.. Je suis toujours meurtrie dans mon corps et dans mon esprit par ces mois d’échecs, les blessures (narcissiques ?) sont toujours la. Mais tout ceci va passer, avec le temps, j’en ai l’intime conviction.

Concernant ce blog… je ne sais quel avenir il aura.

Je le laisse ouvert bien sur, pour des recherches éventuelles, pour des infos toujours bonnes à piocher.

C’est ironique car il ya un an, je me disais qu’il n’y avait que très peu de blog de fin de pma, de l’après. Peu de témoignages de ceux et celles qui sont laissés sur le quai. Mais je comprends. Que dire ?..

Enfin bref, j’étais en PMA

Donne médicaments

7 Nov

Tout d’abord, je voulais toutes vous remercier pour vos petits mots adorables, ça fait chaud au cœur ! 🙂

Première étape d’une nouvelle vie: on vire tous les médocs et tout ce qui visuellement rappel cette fuc*** PMA

Voila donc ce qu’il me reste :

A vendre :
— Conceptio femme : reste 24 gélules jour + 28 gélules soir : 10e + frais de port

A donner, mais frais de port à votre charge :
— 1 plaquette de pilule Minidril : expire 12/2016
— 1 plaquette de Convuline (générique de Jasmin) : expire 01/2015
— 2 plaquettes complètes + 24 comprimés Progynova : expire 08/2016
— 6 patch Vivelledot 75 mg : expire 04/2015
— 1 boite complète + 11 comprimés Provames 2mg : expire 05/2016
— 3 boites Progesterone biogaran 200mg : expire 02/2016
— 4 boites Progesterone biogaran 200mg : expire 12/2016
— 1 puregon pen
— lot d’aiguille et de seringue (pour mélange Ménopur)

Donc, si quelque chose vous intéresse, n’hésitez pas à de me dire quoi dans un commentaire, j’aurais alors votre mail dans mon interface et vous contacterais pour les modalités d’envoi.

Merci ! 🙂

Chacun sa route, chacun son chemin..

1 Nov

Nous voila au bout du chemin.

Cette 12 eme tentative, la der des der est encore négative.

Sans surprise, sans vraiment de tristesse, il fallait la faire et voir, pour passer à autre chose… Nous avons vu.. Ou plutot, nous n’avons rien vu d’autre qu’un zéro et qu’une barre solitaire sur un test de grossesse.

Alors ça y est, c’est ça ce drôle de sentiment… C’est la fin… Notre rupture avec la PMA après presque 7 ans d’essais bébé ? Nous sommes au pas de la porte « d’une vie sans enfant », il faut oser la pousser, et franchir ce pas.

Il va falloir se trouver une autre « obsession » pour remplir mon cerveau, mon coeur et ma chaire. Me désintoxiquer de ces 6 dernières années de vie totalement vampirisées par les Rdv médicaux, les piqures, les attentes du j1 puis les attentes du 14dpo. Ces 6 années où chaque décision de déplacement, d’engagement n’est régit que par mes cycles, et les éternels « ah mais a ce moment la on sera en plein traitement / je serais peut etre enceinte »

Il va falloir m’occuper pour ne pas penser à ce vide.

Il va falloir faire le deuil de cet enfant, de ce petit G*aspard ou cette petite I*saure, qui ne verront jamais le jour. Mais comment faire le deuil d’une idée ? Comment réinventer sa vie quand elle a été uniquement portée par un seul espoir : celui d’agrandir la famille ?

Comment « juste » continuer sa vie comme elle est, à 2 ?

Nous allons devoir re apprivoiser nos corps, réapprendre une sensualité oubliée la où la médecine n’a laissé qu’une sexualité reproductive, une sexualité de j14, espérant au creux de nos ventres faire partie de ces « miracles » dont on entend si souvent parler…

Il a falloir être à l’écoute l’un de l’autre, ne pas se perdre, ne pas se perdre de vue, car notre duo est la chose la plus précieuse. Il ne faudrait pas qu’une langueur vienne perfidement nous détruire, que des non dits prennent place au milieu de notre lit et nous éloigne petit à petit. Il va falloir ne pas fuir, ne pas regretter ce choix de tout arrêter, ne plus jamais y croire « sur un malentendu » intégrer que non, je ne serais jamais mère, non, il ne sera jamais père…

Mais cette nouvelle vie ne me parait objectivement pas si insurmontable, j’étais déjà au poste frontière depuis quelques mois, prête à présenter mon passeport pour ce « nouveau » monde finalement accepté de nullipare . Il ne me manquait que la main de mon mari pour me suivre, et le mot de la fin : bhcg négatif.

tu veux ou tu veux pas ?

1 Oct

Alors voila, je vous donne une petit exemple de ce qui se passe dans ma caboche en ce moment .. et c’est pas joli joli

🙂 oh youpi ! dans 20 jours on fait le transfert ! Nos petits croustibats vont être heureux dans mon « nouveau corps » : plus de cigarettes depuis 1 mois, plus d’alcool, des vitamines à gogo, une cure détox pour mon foie, il est bichonné ce corps, il fait peau neuve pour un top accueil ! 🙂

😦 putain j’en ai marre de bouffer des fruits tous les matins, ça prend du temps en plus, je dors moins du coup… et ça sert à quoi de gober ces gélules.. ça me gave… vivement qu’on en finisse avec un joli négatif, hop on passe à autre chose

🙂 bon et puis si ça ne marche pas, Reprofit nous a dit qu’on pouvait faire une tentative rapidement en 2015 chez eux, c’est cool, encore de l’espoir !

😦 Fini, c’est fini après cette 12ème tentative, on arrête tout. Ras le Q. Stop

🙂 Oh qu’elle est mignonne cette maman accompagnant sa fille à l’école, qui sait, dans 4 ans je suis peut être à sa place ?

😦 non mais t’as vu la tronche de mort vivante de la mère !! A force de courir, en plus son maquillage dégouline, ses cheveux ressemblent à rien, ça va être beau au bureau. Pffiou c’est cool de ne pas avoir d’enfant, pas de soucis d’horaires, de grèves ou autre. Bien contente d’être sans fil à la patte moi !

🙂 oui mais une famille, c’est génial quand même. On sera « complets » avec notre enfants, on aura des valeurs à transmettre, on travaillera pour le donner un patrimoine, pas pour « rien »

😦 remarque sans enfants, c’est tout bénef pour ma pomme. A moi les massages réguliers, les petits weekends en amoureux à l’improviste, à nous les voyages lointains, bref, vraiment profiter de chaque instant avec notre argent, qu’on sue à gagner. Autant en profiter nous et en faire profiter notre entourage !

🙂 oh il est trop chou ce bébé. Et ce petit, qui tangue avec ses premiers pas.. un amour

😦 m’enfin c’est vrai qu’à partir de 6/7 ans, un enfant me désintéresse complètement.. et puis faire les devoirs ? une corvée. D’ailleurs, c’est forcément moi qui vais m’y coller, l’homme rentre tard… je vais donc tout gérer toute seule. Mais attends, c’était pas le deal de départ ça !! ah non, je veux pas de gosse ! ..

😦 et quand je vois mes collègues qui gèrent les maladies des petits.. et vla le rhume.. et vla les poux, et le retour de la gastro… franchement, ça ne fait pas rêver ! et comment ça me gaverait ! ..

😦 vraiment, je vais au bout de cette tentative, ils sont là ces embryons mais.. je veux que ça rate, je veux un ultime négatif pour clore ces années de vaines galères.

🙂 j’aimerais tellement que ça marche, enfin

😦 bon donc après le négatif, c’est fini ? plus de médocs ? plus de vie entre parenthèse ? plus de gêne de notre entourage, on pourra assumer fermement de ne pas avoir d’enfant, et de ne plus être « les pauvres, ils essayent hein, mais ça ne marche pas… » ? Plus de contraintes d’alimentations, de style de vie, d’organisation du temps pour les traitements ? Fini pour de vrai ? on va enfin pouvoir VIVRE ? à 2 certes, mais VIVRE ?

Z’etes sérieux la les gens ? ! ?

7 Août

Non mais sérieusement.. on marche sur la tête la !!

2 anecdotes qui coup sur coup me font monter la moutarde au nez… pour ne pas dire me foutent une rage d’enfer ..

Hier, je regarde M6, documentaire sur les gitans/roms and co

Un couple va voir la guérisseuse car ils pensent que leur bébé a eu le mauvais œil, leur fille est malade depuis quelques jours sans que les médecins ne puissent la soigner.

La journaliste demande au papa qui aurait pu lui donner le mauvais œil, réponse du père (j’essaie de garder le jus du phrasé..):

« N’importe qui. Les gens dans la rue y’s penchent sur elle, la regarde, y disent « oh qu’elle est jolie », mais si ça se trouve, hop, y zy donnent le mauvais œil.
Y’en a des couples qui peut pas avoir d’enfants, ben z’y vont se pencher, sourire, mais comme y sont malades, y transferent le mal à ma fille »

J’ai bondi sur mon canapé en entendant ça !!
Non mais sérieux… vu le nombre de gamins croisés en 6 ans, je suis responsable d’une grosse quantité de morts de nourrissons si ça se trouve, ou alors, j’ai tellement fait grimper le chiffre d’affaire des marabouts et autres sorcières que je devrais demander une comission !!…

Oh et puis, ô tiens, tant qu’on y est, Ebola c’est moi d’ailleurs, je plaide coupable, un jour j’ai regardé la carte de l’Afrique.. hop, la scoumoune !!

Et deuxième truc…. Je viens de le vivre.. j’en suis encore toute tremblante d’énervement :

Je viens d’avoir un appel sur mon portable :

– Bonjour Madame Bref, je vous contacte car nous menons une campagne pour les jeunes mamans, et dans ce cadre nous souhaitons vous offrir pleins de cadeaux pour vos jeunes enfants
– Hum, désolée, je suis stérile, vous avez du mal cibler…
– Ah ? vous n’êtes pas inscrite sur le site « magic maman » ?
– Si, mais je ne suis ni magique ni maman…
– Oh (tout péteux) je suis vraiment désolé…. C’est une erreur du fichier alors…. Au revoir »

Non mais WTF !!!!!

Sur ce, je vais tâcher d’oublier ce monde de cons en me terrant dans ma maison… vacaaaaances

pendant ce temps la, à Vera Cruz

3 Juil

Presque 4 mois se sont écoulés

Presque 4 mois pendant lesquels ma vie s’est remplie d’autre chose, 4 mois positifs, 4 mois sans PMA.

En 4 mois, nous avons, sans l’espérer ni l’attendre, sur un coup de tête, mais un coup de cœur trouvé une maison de vacances. Une maison d’échappées belles.

Après la fausse couche, on est repartie dans nos rêves de « quand on sera grands ». Puis de blagues en blagues, de « on aura dit qu’on aura une maison en bois au bord de la mer » à « ah tiens ma chérie, j’ai vu cette annonce, jolie maison non ? », on a pris RDV.

RDV pour la visiter, à 800 km de notre appartement en location, loin, loin de notre quotidien.

On l’a vue, coup de foudre tous les 2. Elle était la, sous la pluie, n’attendant que nous

Grande, entourée de son grand jardin planté mais en manque de (nos) soins. Assez généreuse pour nous accueillir avec nos amis et la famille, assez cosy pour nous protéger en cas de gros chagrin.
Négociation, crédit, vente, tout s’est enchainé miraculeusement. Elle est maintenant notre.

Enfin, enfin un projet (même si ce n’en était pas un au départ..) qui aboutit !! 🙂

Alors ces quelques mois de transactions, allers retours pour les travaux, réflexion d’aménagement nous ont bien sorti de la tête la PMA.

A tel point que j’ai parfois l’impression que notre vie à 2 est « normale », comme si on avait toujours voulu cela.

Au cours d’une conversation avec des amies-d’amies, dont une femme enceinte, je me suis même surprise à dire « si j’avais eu des enfants » et non plus l’éternel « quand j’aurais des enfants ».

Dans les calculs pour le crédit, ni mon mari ni moi n’avons dit « mais il faut garder X € pour une prochaine fiv », non, on a zappé, tout simplement.

Pour du bonheur à venir, pour du positif, pour de l’investissement à long terme, cette maison est devenue notre « bébé ». Cette maison qui va rassembler autour de nous les gens que l’on aime a pris la « place » de cet enfant qui ne vient pas, qui ne viendra probablement plus.

Mais comme le plus dur est passé, que nous avons presque terminé nos idées, la PMA reprend doucement le chemin de nos pensées. Non pas que je sois enthousiaste, ô non, mais on tient notre planning.

Retour à la case prises de sang, retour à la case échographie, retour à la case négociations avec Eugin… Le dossier est prêt, parti, nous attendons une date de transfert de nos 2 petits congelés.

Histoire de passer un été serein dans notre maison… sans penser à Octobre/Novembre.

Mais je n’ai VRAIMENT pas envie de cette 12ème tentative, je suis bien dans ma vie, la de suite, à 2.

Il faut cependant aller au bout des choses… et ne pas abandonner ces 2 petits…

ou la la, c’est le bordel la dedans !!

13 Mar

Après ces dernières péripéties médicales où, encore une fois, dame nature essaye peut être de nous passer un message, nous nous reconstruisons.
Les fondations sont bonnes et solides, notre amour supporte la charge des emmerdes.

Seulement, un étage de plus vient d’arriver, mes 37 ans sont là.

Oh, ce n’est pas grand-chose 37 ans. Oui, certes. Mais à 37 ans, ma mère avait 4 enfants. A 37 ans, ma belle-mère avait 5 enfants. Et nous, rien. Que de faux espoirs.
Lorsque le gynéco nous a dit pour la première fois que ça allait être compliqué d’avoir des enfants, j’avais 32 ans. A l’époque, j’avais mis des limites à ce que je pensais être capable de faire, d’endurer. Ces limites ont bien sur évolué au fil des échecs, mais il en reste une que je compte respecter : je ne veux pas avoir plus de 40 ans d’écart avec mon enfant. Impossible, c’est ma limite.

Je ne veux pas que notre enfant passe son bac alors que nous serions proches de la retraite. Je ne veux pas que si notre enfant se marie comme nous vers 30 ans, nous ne soyons peut être pas capables, du haut de nos 70 ans de l’accompagner vers sa moitié. Cela me semble trop.

Alors… du bas de mes 37 ans, il ne me reste plus que 2 ans pour accoucher. Ou pas.

Nos possibilités se raccourcissent donc, car je n’envisage pas de TEV avant octobre- novembre.

Et encore, je ne sais même plus si j’ai toujours envie, finalement, d’avoir un enfant…

Cette fausse couche m’a paralysé, m’a achevée, m’a presque dégoutée de cette envie.

Et quand je lis ici et là sur les blogs de pmettes la plénitude ressentie pendant la grossesse, l’oubli soudain du parcours, ou en tout cas l’atténuation, je suis dubitative. Alors oui, j’ai été très heureuse d’avoir un test positif, clairement. Mais je n’ai pas sauté de joie. Je n’ai pas été envahie d’une vague d’amour pour cet embryon naissant. Non. Juste super contente, mais bien emmerdée par la privation de saucisson.

Alors j’ai peur qu’à l’arrivée de mon enfant , idem, je me dise : ah oué. Ok, c’est cool. Mais rapidement voir les aspect chiants, sans être envahie par la guimauverie bisounourtesque que je lis souvent..

D’ailleurs, quand je vois un enfant, il m’énerve. L’autre jour, une amie est venue avec ses 2 petites filles dont ma filleule, leurs mouvements, leurs cris m’ont agacée. 3 heures ensemble et je n’avais qu’une envie, qu’elles partent pour que je reste au calme.

Je me demande donc si je serais capable de supporter un enfant, même le mien…

Je me demande si la nature ne cherche pas désespérément à nous dire que NON, il ne faut pas que nous soyons parents, que cela ne sert à rien de s’acharner, c’est juste pas pour nous.
D’ailleurs, quand j’ai rencontré mon mari, je ne voulais pas d’enfants. Il le savait et m’a épousé en connaissance de cause. Il faut peut être juste que l’on suive cette ligne de conduite initiale ?

Je ne sais pas, je ne sais plus… d’un autre côté, il nous reste 2 congelés… ça serait idiot de ne pas aller jusqu’au bout ? … Mais si cela marche, et qu’au cours de la grossesse je m’aperçoive qu’en fait, je ne veux VRAIMENT plus d’enfants.. eh ben on fait quoi, hein ??

Bref, c’est le bazar dans mon cerveau.. mais il me reste encore quelques mois pour démêler tout ça…

Tout ça pour ça

23 Fév

Petite rétrospective de cette semaine, qui encore une fois ne mettra pas Février sur le podium de mes mois préférés…

Lundi 17 : rdv avec le chirurgien pour caler l’opération de l’ablation du reste de l’oeuf et des muqueuses qui trainent. J’ai changé d’hôpital, je suis cette fois ci a Foch. Bonne équipe, très sympa, à l’heure… Bref, j’expose mon cas, montre les photos de l’hystéroscopie de janvier, et il me dit « on va quand même faire une écho, ça serait dommage de vous opérer pour rien… Car peut être que tout est parti avec vos dernières règles » (tu veux parler du sang qui coule non stop depuis 3 mois ? Dur de définir les règles la dedans…)

Il me trouve une écho de libre, valide a l’écran qu’il ya bien encore ce « truc », en me confirmant un très bel endomètre et une belle réserve ovarienne (donc pour la Xième fois j’entend « ah mais tout va très bien !! C’est étonnant que ça ne fonctionne pas… » oui, je sais merci, l’usine est nickel, c’est la production qui est merdique…. Comme si je sortais des sacs de contrefaçons, mais dans l’usine Vuitton… )

Bref, il valide l’opération pour le mardi 25, réserve mon rdv avec l’anesthésiste le lendemain. Merci-aurevoir.

Mardi 18 : rdv anesthésiste, j’insiste bien sur mes malaises récurrents après réveil, elle le note, me rassure. Rapide mais efficace

Mercredi 19 : appel du secrétariat gynéco : une place s’est libérée, ils veulent avancer mon opération. Branles-bas de combat, je gère à l’arrache mes derniers dossiers, file me faire épiler, m’organise au mieux pour mes 2 jours d’absence.

Jeudi 20 : arrivée a 7h30 a jeun « oh mais vous êtes en avance, l’opération est a 11h30 » (arg, j’ai déjà faim !!!). Finalement je descend au bloc a 10h30.

Bonne organisation, je rentre au bloc sous une couverture chauffante (jamais vu ça 🙂 ) , l’anesthésie se met en place, bref, je plonge dans le sommeil…. Pour être réveillée brutalement, toujours au bloc. Le médecin me parle, je lui répond, je me rendors et on me transfert en salle de réveil.
Je ne me souviens pas trop de la discussion, j’ai un vague souvenir d’avoir entendu « il n’y a plus rien » je suppose donc que l’opération a réussi. Je passe par plusieurs phase de dodo/réveil.

Puis arrive l’interne, qui me débrief et me balance : en fait, on est rentré avec la caméra, mais il n’y avait plus rien dans votre utérus. Plus de rétention, plus de muqueuse. – Quoi ? Mais l’écho a confirmé, non ? – oui, ce n’était pas très clair…- j’ai donc eu l’opération pour rien ?! ? – pas vraiment pour rien, vous aurez eu une hystéroscopie… Sous AG.

Donc je résume : une anesthésie générale (alors que je la supporte mal) pour rien, un lit occupé une journée et payé par la sécu pour rien, une équipe médicale au complet mobilisée pour rien, 2 jours d’arrêts maladie, donc 2 jours de salaires en moins pour rien. Alors que le gynéco a insisté pour vérifier d’abord par écho.Tout ça pour ça.

Bon, c’est sur que je préfère une opération pour rien à une opération avec complications mais quand même…. Encore un coup de ma marraine la poisse, bienvenues dans ma vie de merde.

Le pire est à venir

11 Fév

Début Juillet 2011, une collègue dont je suis très proche (au sens proximité physique et affective) m’a annoncé sa grossesse. Le lendemain de mon échec de Fiv 2. Le jour où j’aurais dû accoucher si je n’avais pas eu de fausse couche quelques mois avant.

Ça a été un cataclysme. Je travaille dans une petite boite avec pas mal de femmes, cela me pendait au nez, mais… pas à ce moment-là. Pas elle.

J’ai voulu partir, changer de boite, la fuir.. Mais mon boss a su m’écouter, trouver des solutions. Et surtout, elle a su ne pas trop m’imposer son bidon. Ces mois ont été très durs pour moi, mais la souffrance a pris fin à son accouchement. Le jour de l’anniversaire de mon mari.

J’ai culpabilisé longtemps à cause de cette satanée ambiguïté : heureuse pour elle, mais tellement triste pour moi. J’ai eu la sensation que face à mon désarroi, elle s’est bridée et j’ai l’impression de lui avoir « volé » les beaux moments de sa grossesse.

Vous me voyez venir, non ???

Miss sera la grossesse N° 82 de notre entourage depuis nos essais.

Ce matin elle m’a confirmé sa nouvelle grossesse « Je ne peux rien te cacher, je sais que tu sais ». Oui je sais, mais parfois, les réponses font plus mal que le doute.

Ainsi donc pile poil 2 mois après ma grossesse avortée, elle tombe enceinte. En C1.

Je pensais être doucement en train de faire le deuil d’un enfant que l’on aura surement jamais, passer devant des écoles ne me faisait plus rien, voir des femmes enceintes dans le métro m’était égal, je pensais gérer plutôt bien la perte de mon « espoir de bébé ».

Jusqu’à ce matin.

Je vais devoir assister impuissante à son ventre qui s’arrondit quand le mien va devoir subir un curetage pour enlever les derniers débris de cet « espoir de bébé ».

Je vais devoir supporter le bonheur épanoui quand je suis rongée de l’intérieur par le désespoir.

Je vais devoir gérer son remplacement quand elle partira en congé mater, peu de temps après la date où moi j’aurais dû partir.

Je vais devoir jouer Poker face quand mes collègues ne pourront, une fois de plus, pas comprendre la tempête intérieure qui m’anime.

Mais je pense que le pire est à venir.. la projection va être totale, je vais avoir mal, très mal.